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Bonjour, bienvenue sur Géopolitique Profonde.
Qu'est-ce qui est efficace pour lutter contre l'immigration ?
Quelques pays s'efforcent de reprendre en main leurs frontières et n'hésitent pas à réduire, empêcher, voire expulser massivement les clandestins.
La France et les pays d'Europe de l'Ouest font partie des plus généreux, contrairement à la Malaisie, au Nigeria, à l'Australie, la Hongrie, Israël, l'Italie, les pays arabes, les pays d'Europe de l'Est, les États-Unis ou encore le Mexique, qui a renvoyé récemment 15.000 clandestins venus d'Amérique centrale sous la pression de Donald Trump.
Les pays arabes sont souvent vus comme des pays de départ, mais sont également des pays de plus en plus de transit au Maghreb et d'arrivée au Golfe. La population maghrébine n'est pas favorable à l'immigration et les gouvernements locaux n'ont en fait ni les moyens ni la volonté de faire travailler décemment les immigrés.
En Arabie Saoudite ou au Qatar, c'est différent : les migrants sont là pour travailler, avec un statut minimum. Leur parrain (entreprise, individu ou association) leur confisque leur passeport, contrôle leurs déplacements et les renvoie dans leur pays d'origine une fois leur tâche effectuée.
Les Japonais ont longtemps été sous le régime de l'immigration 0, mais aujourd'hui, la population diminue : il y a une pénurie de main d'œuvre, les poussant à évoluer.
L'Asie fournit au Japon des immigrés peu visibles et qui sont proches de ses fondamentaux confucianistes et religieux. De plus, le pays n'admet que des travailleurs sans ayant droit, dont il n'aura pas à payer les retraites, limitant grandement le coût de l'immigration.
Une fois leurs tâches accomplies, les immigrés repartent avec une expérience professionnelle et l'argent gagné permettant le développement de leur pays d'origine. C'est une sorte de système gagnant-gagnant et un bon compromis pour limiter l'impact culturel et économique qu'engendre l'immigration.
Je trouve que ce sont des idées particulièrement intéressantes.
Autre cas radical : l'Australie pratique de son côté la tolérance 0 avec succès.
La marine intercepte discrètement les bateaux de migrants en haute mer et les renvoie vers leur point de transit. Les rares demandeurs d'asile qui passent à travers les mailles du filet sont placés dans des camps de rétention, administrés par Canberra, à l'extérieur du territoire australien, sur l'île de Nauru et sur l'île de Christmas, dans l'océan indien.
L'Australie sous-traite même sa politique migratoire au Cambodge en transférant par bateau des réfugiés contre rémunération. Tout ceci se fait dans des conditions assez épouvantables dans les camps, avec des violences, des accusations de trafic sexuel, des viols, y compris sur mineur, etc...
Tout cela a de quoi dissuader les immigrants illégaux de tenter le voyage qui a peu de chances d'aboutir.
Cette politique est approuvée par plus des 2/3 des électeurs australiens partisans d'une immigration choisie plutôt que subie. Cette politique fonctionne grâce au caractère insulaire du pays, il faut le souligner.
Au niveau de la démographie, on a vu qu'il est plus facile de limiter autoritairement les naissances que de les inciter socialement.
Les pays en déclin démographique (Espagne, Pologne, Russie, Japon, Corée du Sud) ont tous essayé de promouvoir la natalité sans succès, alors que c'est une politique longue, d'au moins une génération, et coûteuse, car l'éducation de ces jeunes enfants entraînent des dépenses immédiates.
La solution migratoire présente l'avantage d'être plus réactive grâce à la fécondité des populations immigrées plus élevée que la fécondité autochtone, en sachant que les mesures de soutien (allocation familiale, crèche, avantages fiscaux) bénéficieront proportionnellement plus aux immigrés et descendants d'immigrés.
L'immigration est un des moyens les plus efficaces pour augmenter la population, mais n'assure pas forcément le dynamisme démographique d'un pays. Compter sur l'immigration pour rajeunir un pays n'est vrai qu'en partie, car les immigrés vieillissent comme tout le monde. Or, c'est le coeur du problème.
Dans l'état actuel des choses et des connaissances, il est inenvisageable de voir la fécondité remonter au seuil de renouvellement des générations, soit entre 2,05 et 2,1 enfants par femme, dans les pays développés. La décroissance de la population serait donc inévitable.
Il s'agit donc de trouver comment faire pour augmenter une population qui va baisser, sachant que de nombreux métiers sont déjà ou seront en manque de main d'œuvre, comme dans l'agriculture ou le bâtiment, et il va falloir répondre à la question également de l'adaptation de la société à ce nouveau phénomène.
Les 2 seuls choix actuels consistent :
L'immigration, la gestion et l'intégration des populations nouvellement installées sont des problématiques essentielles, qu'il faut penser de façon rationnelle, c'est-à-dire en terme de gestion de stock de population.
La vision morale et libérale du phénomène migratoire est une posture qui minimise l'impact politique et socio-économique qu'entraînent les flux de population, ce qui rend les analyses qui en découlent dysfonctionnelles à mon humble avis.
En fait, une fois qu'on enlève l'idéologie, il s'avère que la majorité des arguments pour une immigration supplémentaire de nos jours reposent sur des réalités caduques. J'ai bien dit, la majorité, pas tous.
Les bénéfices économiques du phénomène migratoire ne sont pas avérés en l'état actuel des choses. Il faut donc au minimum avoir une position ouverte et mesurée sur ce sujet.
De toute façon, il y a une limite à l'approche purement économique. D'autres facteurs culturels, sociaux, voire civilisationnels que je n'ai pas beaucoup abordés jouent également un rôle non négligeable dans la perception et dans l'acceptabilité de l'immigration.
Il y a plusieurs choses à retirer des quelques informations que j'ai énoncées.
Déjà, la politique des pays d'accueil doit être repensée. Je parle principalement de la France, les autres pays font ce qu'ils veulent. L'immigration doit être sélectionnée sur des critères inspirés du modèle japonais pour limiter les coûts et pour favoriser l'assimilation.
Sans un changement radical de ce type, cette société deviendra un melting-pot cosmopolite à l'anglo-saxonne, avec toutes les tensions communautaires, ethniques ou religieuses qui l'accompagne. Le processus est déjà bien enclenché.
À côté de ça, un sentiment d'appartenance nationale suffisamment fort doit être promu pour que chaque membre du corps social consente à la redistribution des richesses et à la construction saine du futur qui dépend de la cohésion de la population.
Je ne parle pas de ré-émigration. Je pense que c'est absolument impossible à mettre en place, en tout cas pas pacifiquement, tout simplement parce qu'aucune personne immigrée ou d'origine immigrée n'a envie de déprécier son cadre de vie spontanément.
Des mesures incitatives peuvent néanmoins être mises en place pour un travail idéologique en profondeur.
En tout cas, on voit que le libéralisme politique des droits de l'homme d'un côté, qui juge que chaque individu a le droit de se déplacer librement, et le libéralisme économique de l'autre côté, qui profite du gain que génère une autre répartition des travailleurs à travers le monde, se rejoignent dans l'abaissement des frontières et pas seulement sur le sujet de l'immigration.
Le multiculturalisme réduit la confiance mutuelle et la tendance à la coopération entre les différentes communautés, faute d'un sentiment identitaire commun et particulièrement en France où la nation est assez peu valorisée, contrairement à toutes les grandes puissances du monde.
Quand la société se fractionne, la solidarité nationale se dissout. Les autochtones refusent de payer pour des migrants trop différents d'eux. On ne peut pas préserver l'hospitalité dans une société d'accueil qui se fragmente. Si la migration aboutie à mettre en avant des revendications ethniques ou religieuses sans prendre en compte l'équilibre, les traditions, les tabous des sociétés d'accueil, une réaction adviendra inévitablement sous une forme ou sous une autre.
Accueillir l'étranger à n'importe quel prix, c'est quand même un projet défaillant sur le papier.
Texte écrit par Lucas Willems
Géopolitique Profonde
Synthèse politiquement incorrecte.