Bienvenue sur Share !
Découvrez

les contenus partagés

Abonnez-vous

aux sources qui vous intéressent

Partagez

vos propres contenus

En utilisant les services de Miple, vous acceptez nos Règles de confidentialité.

Réflexions sur le blocage sur les réseaux sociaux


Publié
Révisé
August 10, 2020
Il y a 3 années

Quand on s'inscrit sur Twitter (ou sur Facebook ou n'importe quel réseau), on choisit de lire certains comptes et pas d'autres, on ne choisit pas qui nous lit a priori. On laisse à toute personne la possibilité de le faire, d'interagir avec nos tweets et ceux qu'on diffuse, etc.

L'interaction peut être tout à fait silencieuse (je retweete certains comptes auxquels je ne contribue pas, ceux des journaux en ligne, par exemple) ou très active (je retweete, commente, écris en MP à des comptes spécifiques).

Régulièrement (et tout le monde le fait), je me désabonne d'un compte que je n'ai plus envie de lire (le motif n'importe que pour moi). Il m'arrive aussi de masquer une conversation ou un compte qu'un de mes correspondants a retweeté. Ça ne bloque personne, mais signifie "Je n'ai pas envie de lire ça" — et c'est mon droit, de même que j'éteins l'écran ou je change de chaîne ou je tourne la page ou je pose mon livre ou je quitte la salle.

Bloquer est radical : ça se voit — ou du moins, la personne que j'ai bloquée le voit si elle essaie de lire ce que j'ai écrit. Et moi, je vois si quelqu'un commente ou retweete quelqu'un que j'ai bloqué ou qui m'a bloqué : son tweet original ne m'est pas accessible. Où est le problème ?

Personnellement, je n'en vois aucun. Quelqu'un ne veut pas me lire et ne veut pas que je le/la lise, c'est son droit. Ça n'entrave pas ma liberté. C'est comme quand quelqu'un décide de ne pas (ou ne plus) me parler après qu'on a été en contact. Ça arrive mille fois dans une existence. Il arrive même qu'on se reparle plusieurs années après. Et alors ?

Je ne comprends pas bien les personnes qui s'offusquent qu'on les ait bloquées. C'est le droit le plus strict d'un.e twittos.e de ne pas vouloir interagir avec d'autres. Cela peut être blessant quand on a du respect pour cel/le/ui qui bloque, mais franchement, on n'en meurt pas.

Une absence de relation vaut mieux qu'une relation fondée sur l'agression, le mépris, les insultes. Ce que je trouve beau sur Twitter, c'est que tout le monde a les mêmes droits et prérogatives. Une femme qui se fait harceler ne peut pas facilement bloquer les connards qui la harcèlent dans la rue ou au bureau ou à la maison. Sur Twitter, elle peut.

Et le macho blanc qui ne comprend pas cette élémentaire liberté d'interagir (ou non), comme on l'entend, avec qui on l'entend, n'est pas seulement un macho blanc mais un imbécile épais. Il pense que son droit à s'exprimer vaut mieux que le droit de quelqu'un de ne pas l'écouter. Il a tort.

Le choix de ne pas lire est aussi respectable que celui de lire, le droit de ne pas suivre, de masquer, de bloquer, est aussi respectable que celui de suivre, etc.

Alors, à celles et ceux qui me suivent et ne m'ont pas (encore) bloqué, je déclare solennellement :

« Merci de me lire, mais sachez que je ne considère ça ni comme "normal", ni comme "acquis" ni comme "définitif", ni même comme une adhésion totale à tout ce que j'écris. Si j'apprécie que vous le fassiez, c'est parce que, précisément, personne (et surtout pas moi) ne vous y oblige. »

À celles et ceux qui m'ont bloqué (même si je ne le sais pas, et même s'illes ne liront jamais ceci), je déclare solennellement :

« Votre liberté vaut mieux que mon ego. Bon vent à vous. »

À celles et ceux que j'ai masqué.e.s ou bloqué.e.s et que ça défrise, je déclare solennellement :

« Vous survivrez. Et si vous voulez vraiment échanger avec moi, mon adresse courriel est publique. (Mais je vous préviens, à la première insulte, je classe comme spam... Faut pas déconner.) Et si vous voulez savoir ce que je pense, mon site et mes blogs sont faits pour ça. (Mais je vous préviens, je modère les commentaires dans le même sens que Facebook ou Twitter ou mes courriels.) »

Et enfin, à celles et ceux qui s'en veulent (???) d'avoir bloqué quelqu'un, je déclare solennellement, en paraphrasant Baptiste Beaulieu :

« Dans toute relation, pour qu'il y ait des échanges, il faut que les deux parties consentent. Le consentement n'est pas optionnel, il peut être renouvelé ou maintenu à tout instant. N'ayez pas honte de refuser des échanges qui vous emmerdent. »



Ceci est l'archive de mon thread Twitter, faite par l'archiveur de threads de Share.


Martin Winckler

Médecin-écrivain Canadien et Français.