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Matthieu Belliard a conclu la chronique de Fanny Agostini en indiquant "On apprend toujours des choses sur la nature sur Europe 1", sauf qu'une nouvelle fois, il y est tenu des propos faux : la sélection n'a pas accru le risque d'ergot du seigle.
La meilleure preuve que la sélection n'y est pour rien, c'est que le nombre de cas d'ergotisme a diminué. On parle donc d'un champignon Claviceps purpurea au cycle complexe (plus de détails) :
La première étape pour prévenir le risque d'ergot, c'est d'avoir des semences correctement triées, et non pas des semences échangées sur une bourse d'échange d'une association pour les semences fermières.
La seconde étape pour prévenir le risque d'ergot, c'est d'éviter les contaminations par les graminées adventices. Cela passe par un désherbage efficace. Le vulpin, pour lequel les problèmes de désherbages sont de plus en plus fréquents, est un vecteur privilégié.
Il n'y a pas de traitement de semences homologué contre l'ergot. Ce qui n’empêchait pas certains Traitements de Semences (dont la carboxine = SDHI) d'avoir une efficacité partielle (plus de détails). Le retrait de ces solutions explique aussi le risque accru d'ergot.️
À la suite d'une contamination d'un champ, le labour non systématique est un moyen de réduire la pression (plus de détails) :
À ce jour, on considère en France qu'il n'y a pas vraiment de différences entre variétés. Cela me semble erroné. Le grand écart se faisant entre espèces de céréales en terme de risque d'ergot : Seigle > Triticale > Blé dur, Blé tendre, Orge, Avoine.
Si je dis que l'absence de sensibilité variétale couramment indiquée en France me semble erroné, c'est parce que de telles différences ont été révélées au Canada (plus de détails)️.
Les propos de Fanny Agostini font croire que la sélection des blés est la cause de l'ergot, alors que c'est l'inverse : on peut sélectionner des blés plus résistants à l'ergot. Des équipes de chercheurs cherchent partout dans le monde à identifier des gènes de résistances pour sélectionner sur ce critère.
Cette étude, publiée le mois dernier, présente justement l’identification de marqueurs de gènes de résistance à l'ergot pour le blé dur. Cela permettra de sélectionner des plantes résistantes grâce à la SAM (Sélection Assistée par Marqueurs). Explications en vidéo :
D'ailleurs, la sélection a déjà apportée une solution puisqu'il existe en France une variété de seigle hybride tolérante à l'ergot obtenu en introduisant un gène depuis une variété Iranienne (plus de détails).
Donc, oui, Matthieu Belliard, on peut en apprendre tous les jours sur l'agriculture mais pas en écoutant n'importe quoi.
Ceci est l'archive de mon thread Twitter, faite par l'archiveur de threads de Share.
ChristopheB.
Agriculteur à droite de la Baie de Somme.