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Salut à tous ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour vous expliquer comment je suis devenue scripte télévision chez France 3.
Tout a commencé en primaire. Dès le CP, j'ai voulu être vétérinaire parce que j'adorais les animaux.
En 3e, on devait faire un stage. Je l'ai donc fait chez une vétérinaire, qui m'a dit que, pour devenir vétérinaire, elle avait fait 8 ans d'études.
Le problème, c'est qu'en rentrant en 1ère S, j'ai eu beaucoup de Physique et de SVT, et je me suis rendu compte que ce n'était pas mon truc et que je ne voulais pas passer 8 ans de ma vie à en faire.
A ce moment-là, j'étais un peu mal parce que je ne savais plus ce que je voulais faire plus tard.
En parallèle, depuis la 2nde, je faisais une option, l'option audiovisuel, et je me suis rendu compte que j'aimais vraiment ce qu'on y faisait. Je me suis alors dit : pourquoi ne pas faire un métier dans le cinéma ? En me renseignant sur le site de l'ONISEP au CDI, j'ai découvert le métier de scripte cinéma.
Qu'est-ce que "scripte cinéma" ? En gros, le/la scripte veille à la continuité du tournage. Les scènes d'un film n'étant pas tournées dans l'ordre ou d'une traite (par exemple, le début le lundi, la suite le mardi, et la fin le jeudi), il est important que tous les détails soient exactement pareils pour éviter les faux raccords.
Quand j'ai lu ce en quoi le métier consistait, j'ai été hyper intéressée. Je me suis dit que c'était fait pour moi, que ça me correspondait bien, et me suis mis en tête de faire ce métier.
En terminale, j'ai continué mon option audiovisuel, et à un moment, il a fallu faire ses voeux en ligne pour l'orientation post-bac.
Pour devenir scripte, j'avais 2 options :
Il me fallait donc, dans tous les cas, une passerelle pour arriver à BAC+2.
Par ailleurs, depuis la 4e, j'aimais aussi beaucoup la photo. Je me disais que je pourrais peut-être partir en photographie, parce qu'il y avait un BTS de photographie à côté de chez moi. Mais on me disait souvent que devenir photographe était difficile à cause de l'absense de débouchés.
Finalement, aimant la photo et le cinéma, j'ai postulé au BTS audiovisuel option image, et j'ai été prise !
En première année de BTS, j'ai consolidé mes connaissances du métier de scripte cinéma. Notamment, j'ai appris ce qu'était le statut d'intermittent du spectacle.
En 2e année de BTS audiovisuel, j'ai eu l'occasion de faire une figuration sur un vrai tournage de film, un film d'Arnaud Desplechin.
Lors du stage, en observant ce qu'il se passait pendant le tournage, je me suis rendu compte que la scripte passe énormément de temps à attendre. Avant chaque prise, elle prend des photos, note les détails, les tenus, la coiffure... pour éviter les faux raccords. Mais quand la prise est en train de se faire, la scripte ne fait rien, elle attend hyper longtemps.
A ce moment-là, j'ai commencé à douter : est-ce que c'est vraiment ce que j'ai envie de faire ?
Je me suis aussi rendu compte que le/la scripte devait souvent changer de lieu, d'équipe, de tournages, qu'il/elle pouvait être appelé le soir pour travailler le lendemain matin. Enfin, le statut d'intermittent était précaire : il fallait 507h de travail par an pour garder le statut, rajoutant le stress de ne pas avoir ses heures.
Je me suis donc rendu compte que ce métier ne me correspondait pas du tout parce que j'aimais bien avoir une certaine routine et un certain confort.
Lorsque je me suis rendu compte que je ne voulais plus faire ce métier, j'étais au début de la 2e année du BTS, vers octobre/novembre, et j'étais complètement paumée.
Je ne savais plus du tout ce que je voulais faire. Le BTS audiovisuel que je faisais ne me plaisait pas vraiment : on faisait beaucoup de lumière, ce que je n'aimais pas, mais pas beaucoup de photo. Je ne voulais pas non plus être intermittente dans le cinéma. Pour autant, j'aimais bien l'audiovisuel.
Par ailleurs, j'entendais dire que ceux qui avaient eu leur BTS et étaient partis en licence de cinéma étaient très contents parce qu'ils faisaient plein de stage. Je me suis alors dit : pourquoi ne pas faire ça ? J'ai donc postulé pour une licence de cinéma que je pourrais intégrer en 3e année si j'obtenais mon BTS.
Finalement, j'ai obtenu mon BTS, et suis entrée en L3 cinéma. Avec les stages d'1 mois au premier semestre et de 2 mois au second, j'espérais trouver quelque chose qui me plairait.
J'ai fait mon stage du premier semestre chez TF1, dans une émission du type "Un dîner presque parfait", dont je ne me souviens plus du nom. Toute la journée, on devait regarder les interviews des personnes de l'émission, et retaper ce qu'ils disaient mot à mot. Si le mec disait "c'était très bon", on devait écrire "c'était très bon".
Le stage fut tellement long et chiant...
Au 2e semestre, j'ai pu faire mon autre stage chez France 3.
En septembre, j'avais envoyé un mail pour demander un stage, mais je n'avais pas eu de réponse. Ce n'est qu'en février qu'ils me répondirent et me proposèrent d'assister à la réalisation d'un JT pour voir si j'étais vraiment intéressée et voulais faire un stage chez eux. J'étais trop contente !
J'ai donc pu, un soir de semaine, aller voir comment se passait le JT. À ce moment-là, on m'a demandé si je connaissais le métier, j'ai donné les informations que j'avais eu sur l'ONISEP, mais on m'a dit qu'à France 3, ce n'était pas le métier de scripte cinéma, mais celui de scripte TV et que ces métiers n'avaient rien à voir.
Le/la scripte TV travaille sur des émissions en direct ou dans les conditions du direct, il/elle fait le conducteur de l'émission (comme le scénario d'un film) qu'elle tient à jour en fonction de tous les éléments qui se passent dans l'émission.
Le JT ayant une durée précise, à la seconde près, pas plus, pas moins, elle doit aussi calculer la durée de l'émission pour s'assurer qu'elle tient dans le temps imparti.
Au moment du direct, elle se retrouve en régie et joue un peu le rôle du chef d'orchestre. Elle lance les sujets, parle au présentateur dans son oreillette pour lui dire s'il faut qu'il parle plus lentement, parce qu'on a trop de temps, ou s'il faut qu'il coupe les lancements, parce qu'on n'a pas assez de temps.
A la fin de cette soirée d'observation, je me suis dit "C'est le métier parfait pour moi !". J'avais très envie de le faire. J'ai postulé pour un stage de 2 mois à France 3 et ai été acceptée.
A la base, le stage était censé être un stage d'observation, mais finalement, j'ai été véritablement formée au métier tout du long. A la fin, j'ai même pu faire un JT toute seule et une émission de type magazine toute seule aussi.
A la fin du stage, je savais que je voulais être scripte télévision, et en particulier, que je voulais revenir à France 3, parce que c'était France 3 Lille, la ville où j'ai grandi.
Une fois mon stage chez France 3 fini, j'ai continué et j'ai obtenu ma licence cinéma.
A la sortie, je voulais absolument entrer à France 3 mais c'était compliqué parce que pour y entrer, il faillait être officiellement scripte télévision, ce que je n'étais pas. Je n'avais aucune formation de scripte télévision et mon stage de 2 mois ne comptait pas.
J'ai donc cherché des formations pour devenir scripte télévision. Il existait des formations sur 6 ou 8 semaines hyper chères, ou des écoles de scripte publiques, qui nécessitent de passer des tas de concours pour seulement 4 places à la fin, ou encore des écoles de scripte privées, elles-aussi hyper chères (genre 21.000€ pour 3 ans, ce que je n'avais clairement pas).
J'ai fini par trouver la solution parfaite : l'alternance. J'ai choici l'alternance proposée par l'EICAR, d'une durée d'un an, avec, à tour de rôle, 1 semaine de cours puis 3 semaines en entreprise.
J'ai choisi l'alternance et celle de l'EICAR pour 2 raisons :
Je suis donc rentrée en alternance. Tous les mois, j'avais une semaine de cours à Paris, puis 3 semaines en tant que scripte télévision à France 3.
A la fin de cette année d'alternance, je voulais être embauchée en CDI à France 3, mais ce n'était pas simple d'obtenir un tel poste, notamment à France 3 Lille. Toutes les places de scripte en CDI étaient prises, ils ne pouvaient me prendre qu'en CDD, donc en tant qu'intermittent.
Toutefois, contrairement à l'intermittence dans le monde du cinéma, l'intermittence dans le monde de la télévision est moins précaire. Il faut encore travailler 507h par an pour renouveller le statut, mais il est beaucoup plus facile d'avoir les heures, voire même le double des heures, puisqu'il y a des JTs tous les jours.
J'ai donc accepté le poste.
Voilà ! Vous savez maintenant comment je suis devenue scripte TV chez France 3. Si ça vous a plu, vous pouvez vous abonner à ma chaîne si ce n'est pas encore fait et on se retrouve la semaine prochaine. Salut !
Texte écrit par Lucas Willems
LittleCouky
Chaque semaine, je vous partage de délicieuses recettes végétariennes, ou vous parle de zéro déchet, de voyages, ou des travaux de notre nouvelle maison !