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Voici l'histoire d'une femme pas comme les autres.
Virginia Hall est née à Baltimore dans le Maryland le 5 avril 1906. Elle a une jeunesse sans histoire mais est forte en langue. À 24 ans, elle parle couramment le français, l'allemand et l'italien. Pour finir ses études et parfaire ses langues, elle parcourt l'Europe et étudie en France, en Allemagne et en Autriche.
En 1931, elle obtient un poste de clerc administratif à l'ambassade de Varsovie et demande à être intégrée aux affaires étrangères vu ses compétences. Mais voilà, ses premiers rapports en tant que clerc était pour dénoncer la montée du nazisme.
Cela passe mal aux affaires étrangères américaines 🇺🇸, qui ont de cordiales relations avec l’Allemagne pas encore nazie. Sa demande de titularisation est refusée et elle est mutée en 1933 à Izmir au Consulat. C'est là-bas qu'arrive l'accident.
Lors d'une partie de chasse, Virginia se tire accidentellement dans la jambe gauche. Elle est amputée de celle-ci au dessous du genou.
Durant sa convalescence, elle crée une prothèse qu'elle nomme Cuthbert :
De retour à son travail, pendant 7 ans et à 4 reprises, elle demande à être titularisée aux affaires étrangères. Mais là ils avaient une bonne excuse, la réponse sera toujours :️
Arrive la déclaration de guerre en 1939.
Virginia Hall n'attendant plus rien des affaires étrangères américaines 🇺🇸, s'engage comme volontaire infirmière dans l'armée Française 🇫🇷 (oui monsieur !). Ayant le permis de conduire, elle conduit une ambulance sur le front malgré sa jambe de bois.
Pendant la débâcle, elle revient rendre son ambulance à Paris puis s'enfuit avec son aide ambulancier vers le sud à vélo pédalant à tour de rôle. Elle rejoint Londres, où elle espère trouver ceux qui résistent.
Lors d'une soirée dans un bar, elle voit un français en train de se vanter et raconter n'importe quoi. Elle lui répond et fait scandale. Énervée, elle va au bar où la barmaid l'aide à se calmer. Elle lui dresse une vision réelle de la guerre et dit qu'elle veut y retourner.
Ce qu'elle ne savait pas, c'est que la barmaid n'était autre que Vera Atkins, recruteuse pour le Spy recruitment British Intelligence, et que le français n'était autre que Nicolas Bodington, N2 de la section Française du SOE (Special Operations Executive), service fantôme créé par Churchill pour la guerre secrète.
Virginia Hall passe toutes les épreuves du recrutement du SOE et le 23 aout 1941, elle s'envole pour Lisbonne, puis Barcelone, et rejoint la ville de Vichy en mission permanente.
Pendant 15 mois, comme journaliste du NewYork Post, elle dirige le réseau HECKLER nom de code germaine.
Elle aide la résistance française 🇫🇷 à Vichy puis à Lyon. Le project Corsica lui permet de faire libérer 11 agents du SOE du camps de Mauzac le 16 juillet 1942. Pour cela, elle a retourné 2 gardiens en les épousant... Hé oui... La mission prime sur tout. (en savoir plus sur l'évasion de Mauzac)
L'évasion des prisonniers a grandement énervé les Allemands qui envoient, dans les faubourgs de Lyon, Klaus Barbie "Le boucher de Lyon". Dans le même temps, Virginia Hall obtient de l'Abwehr le surnom d'Artemis, mais on l'appelle la Femme qui boite. Elle est ennemi N°1.
L'Abwehr a réussi à infiltrer l'un de ses espions, Robert Alesch, qui se faisant passer pour un prêtre Luxembourgeois réussit à faire tomber plusieurs réseaux Lyonnais.
Traquée par la Gestapo, Virginia réussit à rejoindre Perpignan et passe à pied les Pyrénées en Espagne 🇪🇸 malgré son handicap.
En Espagne, elle est arrêtée pour passage illégal de la frontière mais l'ambassade américaine la fait libérer et envoyer à Londres.
Là, le roi anglais lui donne une médaille, la MBE (Member of the Most Excellent Order of the British Empire), qu'elle refuse ne voulant pas faire la une des journaux. C'est dans le secret qu'elle la reçoit alors.
Virginia demande au SOE de la renvoyer en France, mais le SOE refuse la sachant compromise. Elle quitte alors le SOE et prend contact avec le nouvellement créé OSS américain 🇺🇸.
Le 21 mars 1944, elle est déposée par bateau à Roscoff, ne pouvant pas être parachutée à cause de Cuthbert (sa jambe en bois). Sous le nom de code Diane, l'OSS arme le Maquis en préparation du 6 Juin 44.
Se sachant connue, elle se déguise chaque jour en vieille femme allant vendre du fromage aux allemands. Parlant leur langue, elle les écoute et récolte énormément d'informations qu'elle retransmet par radio.
Elle monte un maquis de 1500 hommes détruisant ponts, chemins de fer, dépôts. En 3 mois, 170 nazis sont tués, plus de 800 capturés de Normandie, en passant par Paris et finissant dans l'Ain.
En septembre, elle est rejointe par Paul Goillot comme renfort. Ils cherchent différents maquis mais ne trouvent plus personne. Dans le dernier, ils trouvent une cache de vins. La guerre étant quasiment finie, elle venait de trouver son futur mari.
Après la guerre, elle reçoit la DSC 🇺🇸 et la Croix de Guerre avec palme 🇫🇷 en plus de sa MBE. Ça en jette quand même pour une boiteuse ! Elle refait aussi une demande aux affaires étrangère américaine qui lui font une réponse à leur image.
En 1946, l'OSS est dissous et remplacé par la CIA. Elle devient la première femme de l'Agence mais fait un va et vient à cause de Paul Goillot qui lui est devenu agent actif et se trouve souvent en mission contre l'URSS.
Elle l'épouse enfin en 1957 quand il est mis à l'arrière.
Elle prend sa retraite en 1966 à 60 ans après avoir fait toute sa carrière à la CIA dans une ferme à BarnesVille Maryland.
Elle meurt le 8 juillet 1982 après une vie bien remplie.
Appendix 1 : Robert Alesch, après la guerre, s'est réfugié à Bruxelles. Il est livré aux autorités française et fusillé le 25 janvier 1949.
Appendix 2 : Plusieurs livres parlent de l'histoire de Virginia :
Appendix 3 : La page Wikipédia du SOE
Il y a sur Netflix un documentaire dessus, Les nouveaux agents secrets de Churchill, pour en savoir plus sur le SOE.
Ceci est l'archive de mon thread Twitter, faite par l'archiveur de threads de Share.
Damien Ameuil
Français Bruxellois Patron