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Le cimetière du Verano, à Rome, est rempli de tombes monumentales. L'une d'entre elles représente une petite fille qui vient vers nous en serrant un gros cahier. Et voici son histoire incroyablement bouleversante et pourtant pratiquement oubliée.
À l'heure du déjeuner le 25 octobre 1954 à Salerno, une pluie diluvienne se mit à s'abattre sur la ville qui va provoquer une inondation historique entraînant la mort de 318 personnes.
La télévision italienne, la RAI a lancé un appel public pour venir en aide aux victimes de ce désastre. Or cet appel est arrivé, bien entendu, jusqu'à Rome et plus particulièrement chez une petite fille au prénom de Raffaella clouée depuis environ un an dans son lit par une maladie incurable.
Sa famille, déjà modeste, était endettée par le coût des soins prodigués à la petite et ne pouvait donc participer à l'aide. Cependant, Raffaella avait un don très rare à son âge : elle savait écrire des poèmes.
Elle contacta donc la RAI et lui envoya un poème dédié aux enfants victimes de la catastrophe.
« Chère RAI, je suis très malade depuis un an. Mes parents ont tout dépensé pour me guérir. Et je n'ai rien à t'offrir pour les enfants de Salerno. Je t'offre donc mon poème. »
C'est ainsi que le Dimanche 31 octobre, aux premières heures de l'après-midi, aux micros de la RAI, dans l'émission "Campo de fiori", la voix de Giovanni Gigliozzi a résonné dans tous les coins de I'Italie du son des vers de la poésie de Raffaella, laquelle a été immédiatement mise aux enchères et les bénéfices versés aux familles sinistrées.
En peu de temps, le siège de la RAI a été débordé d'appels téléphoniques. Les offres se sont multipliées sans interruption jusqu'au moment où la Suisse a offert le chiffre époustouflant d'un demi-million de francs (4 millions d'euros aujourd'hui).
La petite fille qui était toujours à l'écoute a pleuré de joie. La presse nationale et étrangère a donné une large place à l'épisode de la petite romaine, poétesse en herbe. Le 1 er novembre, un marchand de jouets romain lui a annoncé qu'il lui avait offert une des plus belles poupées de son magasin.
Ce soir-là Raffaella est allée s'endormir en se sentant heureuse comme elle ne l'avait jamais été. Elle ne s'est plus jamais réveillée. La poupée, sur un oreiller de fleurs blanches, a précédé le petit cercueil entre deux ailes de foule émue.
Aujourd'hui, deux écoles, l'une à Rome, l'autre à Salerno, portent le nom de la petite Raffaella, poétesse en herbe.
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Kant faut y aller...
Professeur de philosophie. Fils de réfugié espagnol. Diplomé de métaphysique de La Sorbonne.