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#5  Le Bitcoin : la première cryptomonnaie


Tech It Easy
Publié
Révisé
July 14, 2020
Il y a 4 années

Cet article est le 5e de la source TechItEasy. J’y explique les concepts des crypto-monnaies et de la blockchain de façon simple et sans prise de tête, un mercredi sur deux. N'hésitez pas à vous abonner !

Dans l’édition précédente je vous ai dit que l’on parlerait du Bitcoin, cette fameuse crypto-monnaie dont vous avez sûrement entendu parler. Et bien ce jour est arrivé !

Bon allez, trêve de plaisanteries, passons aux chose sérieuses…

Qu’est ce que le Bitcoin ? 💰

La définition du Bitcoin est difficile à donner. Son inventeur, Satoshi Nakamoto s’étant détaché du projet en 2011, ne peut pas nous aider. Le Bitcoin laisse donc place à de nombreuses interprétations subjectives et études menées pour le comprendre.

Comme le dit un expert du Bitcoin dans un article :

« Personne ne comprend le Bitcoin (et c’est OK). »

Suuuuuuper donc là je suis en train de vous dire que de toute manière, que vous lisiez cet article ou non, vous n’allez rien comprendre ?

Mais non, on va quand même voir la base, restez avec moi ! 🙌

Un réseau distribué ⛓

Satoshi Nakamoto qualifie le Bitcoin dans son papier blanc, de système de monnaie électronique pair à pair (les membres du réseau ne sont pas seulement client du réseau mais aussi serveur).

Sur Internet, celui qui envoie une requête est un client et celui qui répond un serveur. Nous sommes donc généralement tous des clients lorsque nous surfons sur Internet : nous envoyons une requête via notre navigateur qui récupère les informations du site Internet recherché qui sont stockées sur un serveur (pour en savoir plus c’est ici). Imaginez que vous êtes un client dans un restaurant : le menu du restaurant serait le site internet, et vous vous adresseriez au serveur pour que l’on vous prépare et serve un plat !

Le Bitcoin est un système basé sur la blockchain (cf le premier article). Les transactions entre les détenteurs de bitcoins sont donc horodatées et rangées dans des blocs, qui sont ajoutés un à un à la blockchain. Chaque noeud (personne membre du réseau) du réseau possède une copie d’une partie ou de l’entièreté du registre.

Il n’y a donc (à la différence d’une banque) pas de serveur centralisé qui gère et vérifie toutes les transactions entre les utilisateurs. C’est cette centralisation des données qui permet actuellement aux banques d’éviter les fraudes par exemple : éviter qu’une personne envoie deux fois le même argent à deux personnes différentes — problème connu sous le nom de problème de double-dépense.

Mais alors dans un système décentralisé, comment vérifier qu’un petit malin ne fasse pas ce genre de fourberie ? 🤔

Sécuriser les transactions 🔐

Pour comprendre comment est évitée la fraude nous allons faire un petit retour du côté de la blockchain. Avant d’ajouter un nouveau bloc avec des transactions à la chaîne de blocs déjà construite, nous devons nous assurer qu’aucune de ces nouvelles transactions ne soit frauduleuse.

Pour ce faire, les membres du réseau doivent résoudre un problème informatique grâce à des ordinateurs conçus à cet effet. Le problème est fait de sorte qu’il ne soit pas rapide et simple de le résoudre. Il faut donc dépenser beaucoup d’énergie électrique et de temps pour y parvenir (environ 10 minutes pour le Bitcoin). On parle de puissance de calcul pour qualifier la rapidité avec laquelle on peut résoudre ce problème.

La résolution de ces problèmes par un ordinateur s’appelle le minage. Les membres du Bitcoin qui réalisent le minage sont les mineurs. Une fois un bloc miné, il est ajouté à la chaîne de bloc. C’est la chaîne de blocs la plus longue qui est gardée comme référence.

Mais pourquoi s’embêter avec tel système pour empêcher les fraudes ?

Si une personne souhaite réaliser une transaction frauduleuse, comme par exemple dépenser deux fois un même bitcoin, il va devoir :

  • Insérer ces transactions dans un nouveau bloc.
  • Miner ce nouveau bloc.
  • L'ajouter à la chaîne de bloc.

Et ainsi de suite jusqu’à temps d’avoir sa chaîne de blocs plus longue que celle de référence.

Or en face de ce belligerent, tous les membres du réseau Bitcoin sont en train de miner un autre bloc avec des transactions qui sont, elles, valides. C’est la course ! Le seul moyen pour lui de la gagner est d’avoir plus de 50% de la puissance de calcul totale allouée par le réseau Bitcoin, pour pouvoir miner plus rapidement et donc ajouter des blocs plus rapidement à sa propre chaîne de blocs, ce qui est quasi-impossible du fait de son ampleur. Il y aurait actuellement près de 10.000 noeuds dans le réseau qui mineraient les blocs. Un acteur seul ne pourrait pas fournir cette puissance.

On appelle ce système la Preuve de Travail ou Proof of Work (PoW) en anglais.

Les mineurs peuvent être considérés comme les autorités décentralisées qui permettent de garantir la crédibilité et la sécurité du Bitcoin. En étant récompensé par du Bitcoin, les mineurs sont un peu comme les chercheurs d’or d’antan ! Mais quel intérêt pour les mineurs de dépenser autant d’énergie ?

Récompenses 🤑

Il est vrai que cela peut paraître anormal d’avoir des personnes prêtes à faire tourner des calculateurs pleine balle, d’avoir une facture d’électricité 100 fois supérieure à la vôtre, tout cela par pure idéologie.

En fait il n’en est rien, ou du moins, il y a une récompense à la clé qui rend le minage rentable. Pour chaque bloc validé, les mineurs reçoivent des bitcoins. Cela permet d’inciter les mineurs en plus de créer de la masse monétaire pour les prochains arrivants.

Les Bitcoins sont générés de façon algorithmique et périodique. C’est-à-dire qu’aucune entité n’a d’influence sur la création des Bitcoins. Au tout début, pour chaque bloc validé les mineurs gagnaient près de 50 BTC (cf l'article #4).

Ce nombre est passé à 25 BTC en 2012, puis 12.5 BTC en 2016 et enfin 6.25 BTC très récemment le 18 Mai 2020. Le nombre est divisé par deux tous les 210 000 blocs validés : on appelle cela le “halving du bitcoin”. Ce processus continuera jusqu’à ce que les 21 millions de bitcoins soient tous créés. Actuellement il y a près de 18 millions de bitcoins en circulation.

21 millions 📈

Le nombre de bitcoins total a été fixé à l’avance : 21 millions de bitcoins seront créés et pas un de plus. Les bitcoins sont gérés au fur et à mesure. Le fait d’avoir un nombre limité de bitcoins permet de lui donner de la rareté, et donc de la valeur (cf l'article #2).

Beaucoup voient le Bitcoin comme une ressource de valeur un peu comme l’or. Mais ce sujet est source de nombreuses discussions que l’on ne couvrira pas ici.

Open-source et confiance 🤝

La confiance envers un tiers comme une banque pour éviter les fraudes et le problème de double-dépense sont remplacés par la confiance dans le code du Bitcoin. En effet, le code du Bitcoin est totalement open-source : tout le monde peut y accéder, réaliser un audit, le copier et l’améliorer.

Changements et consensus ⚡️

Une des raisons pour lesquelles il est difficile de donner une définition du Bitcoin est qu’il est en continuelle évolution. Les développeurs du projet peuvent soumettre un BIP (Bitcoin Improvement Proposal) à la communauté.

Un BIP peut être simplement à but informatif ou bien considérer des changements majeurs pour le Bitcoin. Dans ce dernier cas, la communauté doit trouver un consensus à propos de ce BIP : le BIP peut alors être refusé, reporté ou accepté.

Les règles de consensus pour le Bitcoin sont établies à l’avance et tout le monde doit y adhérer pour participer au réseau. Les règles de consensus sont une sorte de pacte social entre les membres du réseau.

Le code étant open-source, n’importe qui est capable de suggérer une nouvelle règle de consensus via un BIP. Le Bitcoin est donc une sorte de machine qui impose par construction le consensus entre les hommes.

C’est tout pour cette semaine ! J’espère que vous avez mieux compris comment fonctionnait le Bitcoin, et on se revoit dans deux semaines pour un nouvel épisode 🤙

Ce qu’il faut retenir 🙌

Le Bitcoin est donc par construction :

  • Décentralisé
  • Open-source
  • Résistant à la censure
  • Sécurisé

Lexique 📚

  • Noeuds : Ordinateur relié au réseau blockchain et utilisant un programme relayant les transactions. Les noeuds conservent une copie du registre blockchain et sont répartis partout dans le monde.
  • Minage : utilisation de la puissance de calcul informatique afin, principalement, de traiter des transactions et de sécuriser le réseau. Ici Satoshi, a miné les premiers blocs de la blockchain Bitcoin, donc a sécurisé et vérifié les premières transactions de manière informatique.
  • Double dépense : c’est le fait de dépenser plusieurs même jeton numérique (comme un bitcoin), ce qui est totalement frauduleux.

Sources 📜

Voilà pour cette cinquième édition. Vous pouvez m’envoyer vos retours (positifs ou non) sur LinkedInTwitter ou Facebook. Et si ça vous a plus, n’hésitez pas à partager la source ! 🤗

À la semaine prochaine !

Originally published at https://techiteasy.substack.com.


Tech It Easy

Chaque mercredi, je vous fais comprendre les concepts de la blockchain et des crypto-monnaies de façon simple et sans prise de tête !