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Hello à tous !
Nous voici pour le 10ème numéro de cette source (déjà ??). J’espère que vous allez bien ! Aujourd’hui nous allons parler d’une thématique un peu controversée (bon courage). Il me semblait important de l’aborder au moins une fois. 😉
Commençons par quelques infos et news :
Aujourd’hui, comme je le disais, nous allons parler d'un sujet qui fâche. Nous avons parlé de l'impact environnemental des blockchains publiques la fois dernière, et maintenant nous allons parler de l'utilisation des crypto-monnaies à mauvais escient. J'espère que le Dieu des Cryptos me pardonnera 🙏
Le Bitcoin et d'autres crypto-monnaies ont spécialement été créées pour ne pas être contrôlées, ni censurées, par un quelconque organisme externe. Cela permet, entre autres, de contourner un gouvernement abusif par exemple.
Au Venezuela, avec la récente dépréciation de leur monnaie (le bolívar soberano), le gouvernement avait mis en place une crypto-devise nationale le Petro (PTR) pour faire face à la situation. Mais les vénézuéliens, n'ayant plus confiance dans le gouvernement de Nicolas Maduro, ont préféré se tourner vers des crypto-monnaies décentralisées ; l'achat de bitcoin et de dash (DASH) — une autre crypto-monnaie — a explosé. Cela permet à la population de garder une partie de leur pouvoir d'achat dans un pays où les billets ne sont bons qu'à être jetés (car ne valant plus rien). De plus, le gouvernement ne peut que très difficilement empêcher d'acheter de telles monnaies digitales plutôt que celle mise en place par le gouvernement.
Les crypto-monnaies peuvent être une valeur refuge dans les pays où l'inflation est très (très) importante ! (c.f. l'Argentine aussi)
Mais si le gouvernement vénézuélien ne peut pas empêcher l'achat de crypto-monnaies, ni les censurer, il doit bien y avoir des petits filous qui peuvent trouver d'autres applications non ?? 🤨
Exact ! Et c'est là où le bât blesse. Imaginez que vous êtes méchant (juste imaginez) : on vous propose une super monnaie, quasi-anonyme, non censurable. Elle n'est pas belle le vie ?? Venez, on lance un e-commerce de vente de drogue ou d'autres produits et services plus ou moins illicites ?
Même si ce n'est clairement pas le but principal des crypto-monnaies, dites-vous que les criminels ont bien saisi l'opportunité qu'on leur tendait sur un plateau d'argent.
Eeeeet oui, il semble qu'une partie des transactions en crypto-monnaies n'ait pas pour objectif de sauver les bébés dauphins. 🐬
En effet, d'après un rapport complet de Chainanalysis, la proportion de transactions de crypto-monnaies dans le Darknet sur la totalité des transactions a presque doublé entre 2018 et 2019, passant de 0.04% à 0.08%.
Chainanalysis est une entreprise qui traque toutes les transactions de bitcoin et d'autres crypto-monnaies. Elle propose aussi des services de conseil pour les entreprises dans le monde de la blockchain.
Cela représente tout de même un volume de près de 790 millions de dollars US pour 2019, ce qui n'est pas rien !
Attends, peux-tu clarifier ce qu'est darknet ? 🤓
Le darknet est la parti immergée de l'Internet que l'on connaît tous. Cette partie est principalement le repère de personnes mal intentionnées. Difficile d'accès lorsqu'on n'y connait pas grand chose, vous pouvez y trouver tout et surtout n'importe quoi : drogue, contenu à caractère pornographique voire pédophile, revente de données privées, service de tueurs à gages, etc. Bref, je ne vous pousserai pas à y faire un tour mais vous pouvez y accéder grâce au navigateur Tor.
Les crypto-monnaies sont, dans certains cas, utilisées par des malfaiteurs pour aller faire leurs courses (ou vendre) sur des Amazon de la weed (dans le meilleur des cas) et autre produits illicites.
Pour se fournir en crypto-monnaie, les malfaiteurs passeraient pas des plateformes d'échange utilisées par la plupart des possesseurs de crypto-monnaies. Cela est étonnant puisqu'un protocole de "KYC" (à lire à l'anglaise) est mise en place.
KYC ? 😬
KYC est l'acronyme de "Know Your Customer" ou "Connaitre son client" en français. C'est un terme souvent utilisé dans le monde de la finance et des banques. C'est un principe qui exige qu'un organisme, par exemple une banque, demande des informations sur un client pour s'assurer de son identité et qu'il ne traîne pas dans des affaires un peu douteuses.
Ce principe devrait donc éliminer une partie de nos vilains trafiquants. Or, celui-ci n'existait pas dans le monde, peu régulé à ses débuts, des crypto-monnaies. Une explication serait donc que ce sont de vieux comptes (non filtrés par une politique de KYC) inscrits sur les plateformes au tout début, qui seraient responsables de la grande majorité des transactions illicites.
De plus, il est fort probable que Chainanalysis ait sous-estimé le volume de transactions illicites car l'entreprise ne peut identifier toutes les transactions liées à l'évasion fiscale et au blanchiment d'argent.
À cela s'ajoute des techniques de plus en plus sophistiquées pour rendre les transactions anonymes et disparaître des radars. Certaines crypto-monnaies comme le Monero ou le Zcash ont même été créées spécialement pour rendre toutes les transactions totalement anonymes et invisibles. Bref, ce sont les cryptos que les Cypherpunks souhaitaient mais pour d'autres raisons que le trafic de drogue.
Youpiiiii ! Donc ça veut dire qu'il existe des monnaies digitales totalement décentralisées, donc non censurables, et les personnes utilisant ces monnaies ne peuvent être traquées...? 😐
En gros oui c'est un peu ça... Même si elles sont beaucoup moins traçables que le bitcoin il est possible d'aller toquer à la porte des plateformes d'échange pour leur demander les données sur leurs clients mais cela reste limité.
Pour le moment, ces crypto-monnaies sont encore peu utilisées mais ce n'est qu'une histoire de temps.
Donc on ne peut rien faire ??
Alors si. Comme je le disais, il est possible de récupérer les données des plateformes d'échange (dans la mesure du possible) ou de tracer les transactions sur des blockchains publiques comme le bitcoin et détecter lesquelles sont à risque.
Cela a permis d'arrêter des trafiquants comme en Suède ou bien de faire tomber un des tous premiers e-commerce de drogue utilisant le bitcoin en 2013, Silk Road. Cependant, un peu comme l'hydre dans les 12 travaux d'Hercule, si vous faites tomber une plateforme, il en repousse une. C'est un peu le jeu permanent du chat et de la souris qui oppose les régulateurs et les criminels.
Face à cela, l'Europe souhaite prendre des mesures pour éviter ces débordements dans le monde des crypto-monnaies.
Dans le rapport du parlement européen, il est mentionné les nombreux avantages des crypto-monnaies. Le parlement ne s'y oppose donc pas directement. Cependant, il est clairement mis en avant que dans le cas où l'abus de cette technologie à des fins illégales (blanchiment d'argent, évasion fiscale, achat de drogue, d'armes, etc) dépasse largement les bienfaits, il se verrait alors dans l'obligation de bannir certaines crypto-monnaies qui donneraient trop d'opportunités aux criminels grâce à une protection de la vie privée trop poussée (type Monero, Zcash). Il est aussi mentionné de mettre en place des mécanismes de lutte contre la fraude fiscale, etc.
Facile non ? 😎
Bien sûr, une réponse adéquate devrait se faire à l'échelle mondiale pour être effective. Il faut être en mesure d'auditer tous les membres impliqués dans les crypto-monnaies (plateformes d'échanges et autres). On rentre aussi dans un problème complexe, faisant intervenir la protection de la vie privée, les libertés individuelles, la criminalité, etc. À quel point sommes-nous prêts à sacrifier notre vie privée pour éviter des abus ?
Inutile de vous dire que, même si le choix est de bannir ces cryptos, il sera très compliqué de les mettre à genoux.
Et oui le monde des cryptos n'est pas tout rose. Rappelons tout de même que nous sommes au balbutiement de la technologie de la blockchain et de l'utilisation des crypto-monnaies. Il reste de nombreuses problématiques à résoudre et de questions à soulever. Il faut aussi garder en tête que les trafiquants et autres malfaiteurs n'ont pas attendu cette technologie pour leurs affaires.
Un vieil adage nous dit qu'il vaut mieux prévenir que guérir (désolé, je trouvais que ça convenait bien ici). Avant que tout le monde s'empare de cette technologie, il vaut mieux résoudre les problèmes tant qu'il est encore temps !
Voilà pour cette édition ! Le sujet est très vaste et une seule édition ne suffit pas à tout couvrir. Donc si vous vous focalisez sur un point, n’hésitez pas à m’en parler 😉
Voilà pour cette édition. Vous pouvez m’envoyer vos retours (positifs ou non) sur LinkedIn, Twitter ou Facebook. Et si ça vous a plus, n’hésitez pas à partager ma source ! 🤗
À la prochaine !
Merlin
Tech It Easy
Chaque mercredi, je vous fais comprendre les concepts de la blockchain et des crypto-monnaies de façon simple et sans prise de tête !